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Le secret de l'affaire du 24 Décembre

 

(Par Aurélie DURAND et Noémie JARDINE) 

 

 

            C'était un soir, pas n'importe lequel, celui de la veille de Noël... Je venais d'achever mon bonhomme de neige, et j'étais installée confortablement dans le salon, seule, enfouie sous une couverture, près de la cheminée de ma maison alsacienne. Mon nez et mes joues rouges, trahissaient mon visage encore frais. Des morceaux de glace fondaient sur ma chevelure clairsemée et mes fines mains étaient à moitié paralysées par le froid. Mes yeux se fermaient lourdement : le sommeil me gagnait peu à peu. J'étais bien jusqu'à ce que des coups se firent entendre à ma porte. Malgré ma paresse, je me traînai lentement pour ouvrir. Devant moi se tenait mon bonhomme de neige. Je restai figée, stupéfaite, incapable d'émettre le moindre murmure. Il s'était transformé. Jamais je n'avais vu un homme aussi séduisant : sa peau était d'une blancheur éblouissante, j'admirai la clarté de son visage et étais hypnotisée par son allure et ses formes splendides. Je ne le reconnus que par les accessoires que je lui avais donnés : son écharpe de couleur azur correspondait parfaitement au bleu de ses yeux. Ensuite, le teint de sa peau soulignait l’extrême noirceur des boutons de sa chemise. Soudain, il pénétra dans mon salon lumineux et alla jusqu'au le sapin qui était soigneusement décoré. Je ne fis rien excepté le suivre des yeux. J'étais comme bloquée sur le seuil de ma porte. A peine l'homme de neige eut frôlé le sapin, que ces derniers se mirent à effectuer des mouvements de danse. Une musique se déclencha et je ne pus résister à la tentation de me joindre à eux. Nous dansâmes durant une longue heure, au rythme entraînant de la musique. Le bel homme me prit dans ses bras et nous commençâmes à danser. La tonalité de la flûte me fit ressentir une vague de chaleur, de plus l'accompagnement de la note stridente du violon s'accordait à merveille avec l'allure de mon cavalier. Cet ensemble formait une mélodie harmonieuse qui accompagnait à ravir notre bal de l'Avent. Peut-être n’était-ce qu'un rêve, je ne le savais point. Il me faisait tournoyer : nous tourbillonnâmes, virevoltâmes et papillonnâmes jusqu'au plafond. Nous étions isolés du monde, je n'avais d'yeux que pour lui et lui n'en avait que pour moi. Soudain, son bras bien bâti cogna brusquement l'ampoule qui animait la pièce. Celle-ci éclata et se brisa en mille morceaux : il y eut un éclair. Je discernai un léger sifflement s'envoler. La musique cessa abruptement puis le salon s'obscurcit et ce fut le noir complet. La peur et le doute m’envahirent, je ne savais que faire : j'étais perdue... Avec hésitation, je m'emparai d'une bougie. Une fois allumée, je distinguai une forme translucide étendue sur le sol. Mon corps tout entier tremblait, je levai ma tête et je vis le sapin immobile à sa place habituelle. J'effleurai de mon doigt ce mystérieux reflet, qui était liquide et glacé. Je me rendis désespérément compte que devant moi ne se tenait plus celui avec lequel je venais de passer le plus bel instant de ma vie... : mais bel et bien, une flaque, une flaque d'eau...

 

 

 

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