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Le silence de la boussole

 

(Par Violette REBAI et Bastien GROSMANGIN) 

 

 

            Cela ne faisait pas longtemps que j’avais quitté New York pour partir à la campagne. Je voulais quitter tous ces bruits de la ville. Mais malheureusement pour moi, les choses n’allèrent pas comme je l’avais espéré. Pour commencer, j’étais arrivé sous la pluie, ensuite j’avais patienté dans un salon de thé car le propriétaire de l’appartement était en retard et la plupart des gens me regardaient bizarrement. Après tant de péripéties, je pus enfin m’installer.

            Le lendemain, je descendis à l’épicerie. La vendeuse me dit lorsque je payai mes achats :  « Eh, M’sieur Paul, vous savez pas quoi? Il y a une jeune fille qui a disparu ce matin. Ça ne sent pas bon, moi j’vous l’dis. Je fus un peu choqué car je ne savais pas comment elle connaissait mon prénom.

_Cette histoire ressemble à la disparition d'un riche comte qui avait emménagé dans la région. Ça fait quarante ans à peu près qu'on n'a pas retrouvé son corps... »

         Je sortis de l’épicerie un peu mal à l’aise mais alors que je m’engageais dans ma rue, une personne habillée de noir me frôla. Un frisson glacial me parcourut tout le corps. Mes paquets tombèrent et je sentis sa main glisser dans la poche avant de mon pantalon. Elle se retira aussi vite qu’elle était arrivée et laissa tomber un objet. Toujours pétrifié, je regardais la personne disparaître. Au bout d’un long moment, je me décidai à rentrer, et c’est là que je la vis. Oh! mais que suis-je sot.             Elle était assez abîmée. Une fine cordelette était accrochée en haut de la boussole. Sa couleur, qui avait été jadis argentée, je suppose, virait au marron sûrement à cause de la rouille. Seulement je n'avais aucun objet dans ma poche... Deux jours après avoir trouvé la boussole, l’aiguille ne faisait que de changer de direction, complètement opposées les unes des autres. Un soir, cette dernière s’immobilisa pour ne pointer que le nord. Alors ma curiosité me poussa à descendre dans la rue.

              J’arrivai dans une ruelle sombre et étroite. Tout en continuant de suivre la direction donnée par l’aiguille, j’entendis un bruit étrange. On aurait dit des pleurs. Je m’avançais, le bruit avait recommencé et je vis une jeune fille terrorisée assise par terre sanglotant. À côté d’elle, je peux vous l’assurer, une forme opaque apparût. On aurait dit un homme. Il avait l’air assez désespéré et me pointait de son doigt. Non! Il pointait la boussole ! Une fois encore, je fus parcouru du même frisson glacial que j’avais ressenti deux jours pus tôt. D’un seul coup, le spectre disparut. Encore un peu sonné, je remarquai que la jeune fille était toujours là. Je me précipitai vers elle et dit : « Dieu du ciel! Que vous est-il arrivé ? »

           La pauvre enfant marmonnait des mots que je ne comprenais absolument pas. Aussi elle fixait ces chaussures avec un regard noir. Sur le chemin de l'église car je comptais la confier aux Bonnes Sœurs, je demandais à la jeune fille ce qui lui était arrivé. On aurait dit qu'elle avait perdu la tête. Elle ne cessait de répéter des mots incompréhensibles. Quand le soleil se leva, je compris que cette aventure avait durée toute la nuit... Sur le chemin du retour il se mit à pleuvoir. « Flûte! Me dis-je, je n’ai même pas de parapluie…» Tout à coup l’aiguille de la boussole recommença à bouger dans tout les sens. Elle indiquait une nouvelle fois le nord. J’entrepris donc de la suivre.

             Je passais dans des rues désertes ou bien devant des étrangers qui cherchaient leur chemin. Puis, je fus amené à m’enfoncer dans la forêt. Je continuais ma route jusqu’à ce que j'arrive à l'entrée d'une grotte. Je me laissai tomber sur un gros rocher, mort de fatigue. Après avoir marché toute la matiné, j’avais tout le même droit de me reposer un moment non ? J’en profitais donc pour repenser a ce qu’il c’était passé la veille. J’étais persuadé d’avoir vu ce fantôme, mais comme c’était le soir et que j’avais juste avant, bu un petit peu j’avais du avoir des hallucinations. C’est tout de même étrange quand j’y repense car il faisait noir et …

            Seulement, je dus m’arrêter la, car cette fois-ci une forme blanche apparut. « Oh mon Dieu ! C’est lui ! C’est cet homme que j’avais vu hier soir ! Me dis –je, si fort que , j’en eus mal à la tête. » Il fit un geste et la boussole s’éleva dans les airs. Tout cela n’était pas logique. Ce n’était pas rationnel ! Il prononça quelques mots… Mais s’en était trop. D’un seul coup je m’évanouis. À mon réveil il n'y avait rien dans la grotte. Pas de trace de fantôme ni quoi que ce soit. Je me suis dit à ce moment là que j’avais sans doute rêvé et je m’étais endormi à cause de la fatigue. Mes doutes semblaient effacés jusqu’à ce de que je trouve une fine cordelette. Je me rendis compte avec horreur que c’était la corde qui permettait de tenir la boussole. À plusieurs reprises, je réfléchissais à cette nuit, cette ombre et surtout à cette histoire de comte. L'homme en noir était sûrement le fantôme. La disparition de la jeune fille était un rappel de l'histoire du comte disparu. Et la boussole était un moyen de retrouver son corps. Je me forçais à ne pas croire cette suggestion irrationnelle...

 

P-S: j’ai quitté le village deux semaines plus tard pour venir m’installer en France et bizarrement je ressens encore des frissons qui glacent le sang. C’est peut-être parce que j’ai gardé la cordelette de la boussole…

 

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